Détour dans les Gorges de l’Aiguebrun, un goût d’Australie dans le Luberon
En s’enfonçant dans les interstices du Luberon, le goût pour le dépaysement se fait cette fois plus que total.
On se prend à rêver de voir surgir des charrettes du haut des combes abruptes.
J’assiste à un concentré de far west à 41 minutes d’Aix en Provence à peine…
Non loin de la D113 qui mène à Buoux, nid d’aigle timide, je prends un petit chemin qui mène vers le Fort de Buoux et l’Auberge des Seguins.
J’entends une rivière qui coule au fond de la vallée gratinée de chênes. Je contemple les oiseaux qui grignote le ciel chantilly et azur. Libres.
En tendant l’oreille, j’avance sur le chemin en terre et je me retrouve nez à nez avec des varappeurs.
Il faut dire que le terrain de jeu ici est immense pour les férus d’escalade.
Puis ce bleu mêlé à l’ocre, berlingoté de vert vif… Il y a un tout petit côté… Kimberleys d’Australie version Provence.
J’ai rarement senti une si forte impression de « changement de pays » dans son propre territoire. Le bout du bout du monde. Et au bout du monde, croyez moi sur parole : j’ai croisé du… monde dans une inattendue auberge qui clôt la route avec originalité.
En reprenant ma route vers Buoux, je troque mes habits de cow boy du dimanche pour celui du subjugué par la route sinueuse, à même la roche. J’enfile ensuite le costume du « visiteur reposé et serein ». Un abreuvoir, des panneaux en ardoise désignant le bistrot du village, et même en arrière plan… Oui, vous ne rêvez pas. Sur la photo en haut à gauche de cette page, on reconnaît une… CABINE TELEPHONIQUE.
Mon smartphone s’approche prudemment, renifle puis retourne dans ma poche apeuré.
Pourtant, qu’est ce que ça fait du bien ! Et qu’est ce que ça fait bizarre ! Non pas de voir des maisons en pierre, mais de se rendre compte que les vestiges « technologiques » qui avaient pignon sur rue 15 ans en arrière, sont désormais relégué à l’âge de pierre, oubliés de tous.
Et Buoux, c’est un sentiment délicieux de « temps qui passe ». Oui délicieux. Mais comment ça ? Comment le temps qui passe peut être délicieux ? Et bien, croyez-le ou pas, Buoux réussit l’exploit de se faire sentir bien dans son temps.
Son passé. Un blogueur de passage qui prend ses photos pour un guide PDF. Ici, on réconcilie Instagram et la petite restauration de village.
On ose capter des instants sur facebook tout en prenant le temps de déconnecter au frais dans les vergers.
Déconnecter. Le mot est lâché. Et si c’était cela aussi un des ingrédients de la Provence Secrète ?
Celle qui fait sortir nos smartphones de nos poches le temps de quelques photos, puis surtout, celle qui fait rentrer aussi vite notre appareil dans la poche, pour mieux respirer… la réalité.
Il n’y aura pas de kangourous sur votre chemin, mais un soupçon d’Australie en guise de parfum !”